Connu pour ses excellents vins, l‘Oltrepò Pavese offre des vues magnifiques sur les collines et les villages médiévaux qui s‘élèvent sur leurs sommets. Un passé chargé d‘histoire, qui a vu passer les Romains et les Celtes, entre autres.
Les Celtes ne sont ni un peuple, ni une race, mais des peuples différents qui ont fusionné au cours d‘un lent processus de plus de mille ans. Le mot "celte" trouve son origine dans le grec "keltai", terme utilisé par les Marseillais pour désigner les membres des tribus combattantes de l‘espace européen qui s‘étend des îles britanniques au bassin du Danube. Sur notre territoire, nous trouvons de nombreux témoignages de cette culture.
Entre la province de Pavie et Alexandrie, l‘ancien peuple celto-ligure des Marici s‘est installé, précisément autour de la ville de Clastidium (Casteggio). De là, ils s‘étendirent jusqu‘aux portes de Pavie et en Lomellina, d‘où ils tirèrent le nom de Porta Marica, l‘accès à la capitale. Les textes anciens montrent qu‘ils vivaient de la pêche et qu‘ils étaient les protagonistes d‘une alliance étrange pour l‘époque. Ils ont créé un lien avec les Romains qui a conduit à une telle fusion au fil du temps que les Marici ont disparu.
D‘autres témoignages ont été laissés par les Celtes de la Golasecca. Nous nous trouvons maintenant dans le parc du château de Valverde, au cœur des collines de l‘Oltrepò, un site archéologique important. Si important qu‘il a accueilli pendant quelques années un festival celtique visant à diffuser la culture de ce peuple à travers des reconstitutions, des excursions et des ateliers, pour un voyage dans le temps.
Si nous nous tournons vers l‘étymologie, nous constatons que les désinences -ago et -igo sont d‘origine celtique, et il est donc possible d‘associer Fortunago à cette population ; l‘origine du nom se réfère en effet à la déesse Fortuna.
La présence des Celtes dans les Quatre Provinces est également corroborée dans la proche Val Trebbia, grâce notamment à une toponymie d‘origine irlandaise ancienne. Dans la région de Travo, on a construit le sanctuaire de Minerva Medica et Memor, qui n‘a aucun lien avec la déesse romaine, mais qui est plutôt une héroïne celtique des populations rurales. Outre cet édifice, il y aurait eu à Travo une forêt sacrée de chênes où se déroulaient des fonctions administratives et religieuses.
À cet égard, je ferais une brève diversion en rappelant que le monde religieux des Celtes était résolument simple : la triade masculine des dieux était également associée au culte de la déesse mère nommée Brigit ; elle était la déesse de la fertilité et on lui attribuait la science de la guérison. Certaines inscriptions sur le temple de Travo suggèrent qu‘il était dédié à la déesse Brigit. Bobbio, en revanche, doit son nom à la tribu celtique des Galli-Boi, population qui a contribué à la naissance de la ville proprement dite, telle que nous la voyons aujourd‘hui.